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"Making Before"_ Walter Benjamin et Michael Löwy.


Avec ce site et ce blog, j'explore une nouvelle forme, ce que pourrait être le carnet d'esquisses de l'artiste mais dans le champ du cinéma. " Le making Before"


Depuis la mise en ligne du site en septembre 2023, j'ai travaillé sur un synopsis de fiction inspiré de ce "journal filmé" réalisé à la Pointerie. Les séquences "fiction" en étaient les prémisses.


A partir de là, j'ai développé trois versions, de plus en plus abouties de ce synopsis de long métrage qui devrait s'appeler " Le chevreuil sans tête", si je ne change pas d'idée en cours de route.


La première version jetait les bases de l'histoire, mais je n'avais pas encore trouvé le coeur, ni de fin satisfaisante. Le personnage et l'arène étaient encore trop flous. Je ne voyais pas encore trop où je voulais en venir avec cette histoire.

J'ai eu quelques retours qui allaient dans ce sens.


La seconde version a tenté de préciser certaines intentions, d'épurer aussi en enlevant des choses qui n'étaient pas bien comprises ou qui prêtaient à confusion, mais dans l'ensemble cette version n'a pas apporté grand chose de nouveau et les retours que j'en ai eu m'ont fait douter du projet. Je sentais que quelque chose n'allait pas, que quelque chose d'important manquait. J'ai été à deux doigts de laisser de côté ce projet pour écrire tout à fait autre chose.


Mais je restais obsédée par le personnage créé à l'occasion. C'est souvent comme ça que ça se passe chez moi. J'ai un personnage en tête et je n'arrive pas à le lâcher. Il ne se laisse pas mettre dans un tiroir si facilement et revient me harceler. Il a mis son pied dans la porte.


Cette année, j'ai voulu me ressourcer pour retrouver un peu de sens à mon parcours dans le cinéma. Je me suis inscrite à un Master de l'Unamur ( Cultures et pensées cinématographiques ) où j'ai pu suivre quelques cours inspirants en lien avec le cinéma ( histoire, philo, littérature, anthropologie,..). J'ai, à cette occasion, vu et/ou revu des tas de films importants, lu pas mal de bouquins et c'est en revoyant "les glaneurs et la glaneuse" de Varda, puis en lisant Walter Benjamin ( le Conteur , le concept d'Histoire) que quelque chose s'est décoincé dans ma tête.


J'ai réalisé qu'il fallait m'affranchir de la réalité de la pointerie et de ses occupants. Que la fiction en germe ne pouvait pas vraiment se dérouler dans tout son potentiel, si je restais trop fidèle à cette réalité.


Garder les lieux, garder l'histoire de l'ancien propriétaire, mais pour le reste, ne faire que m'inspirer des gens que j'ai pu croiser à la Pointerie et créer de nouveaux personnages qui n'ont rien à voir avec eux. Créer un tout autre groupe de fiction plus adéquat à l'histoire que j'ai envie de raconter. Jusque là, j'étais trop prisonnière de cette réalité assez bisounours, du coup créer du conflit me posait problème.


Hors, j'avais l'idée d'un personnage "problématique" qui s'incruste dans un groupe et le fissure. Il fallait bien que ce groupe réagisse en bien ou en mal à sa présence. J'avais besoin d'antagonistes. Ça m'a semblé soudain limpide que je me sentirais beaucoup plus libre d'avancer dans l'écriture de cette manière, quitte à ce que les vraies personnes de la pointerie et/ou du village désireuses de jouer dans le film interprètent un personnage au final.


A partir de là, tout me paraissait d'emblée plus fun à envisager, j'ai de nouveau eu envie de travailler sur le projet . Je me suis remise au boulot avec comme "script-doctor"...Walter Benjamin et son "image dialectique". Créer une rencontre entre un maintenant et un autrefois pour provoquer un choc, avoir un impact sur demain.


Puis, grâce à mes recherches sur la pensée de Walter Benjamin, j'ai découvert Michael Löwy, spécialiste de WB et aussi de l'écosocialisme. Ce qui a nourri un peu plus ma réflexion sur la fiction possible dans la nouvelle version du synopsis.

Cette troisième version était la bonne, le travail en amont a été long mais nécessaire. Car l'histoire est désormais là. Il n'y aura plus grand chose à remettre en question, il ne reste qu'à étoffer pour que tout cela prenne chair.


A partir de septembre, puisque le Centre du Cinéma a marqué son intérêt pour ce projet, je me lance dans l'écriture d'un premier jet du scénario. Un scénario que j'ai décidé d'écrire d'abord sous une forme littéraire pour une raison que j'expliquerai dans un autre post.













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