La fiction en l'état - "Le chevreuil sans tête"

J'ai profité des congés de détente pour parachever le traitement détaillé du film de fiction long métrage "LE CHEVREUIL SANS TÊTE". Fiction qui découle du projet expérimental "Géographie du fantôme", journal filmé d'un film rêvé que vous pouvez voir sur le présent site.

Le site et son blog étaient un peu en veilleuse ces derniers temps, aussi parce que je me suis concentrée sur l'écriture de ce film à venir et que je me demandais comment communiquer sur ce travail tout en continuant de creuser cette idée de "Making before" que je trouve intéressante en soit.

Finalement, je me suis dit que ce blog n'était que la prolongation du journal filmé, mais sous une autre forme. Sous forme de posts de blog contenant de la documentation, des idées, textes, images en lien avec le travail. Non seulement le journal d'un film en chantier mais aussi le journal de ma réflexion actuelle sur la création cinématographique. Partager tout ce qui nourrit mon travail d'écriture sur ce film ( et d'autres?), y compris mes essais plastiques et photographiques.

Concernant l'écriture du film, j'ai énormément avancé. Tout s'est précisé et resserré autour du personnage principal : ANGEL. Son prénom s'est précisé ( L'ange de l'histoire?). Avant il s'appelait Freddy. J'ai simplifié l'idée maîtresse et réduit le nombre de personnages secondaires au minimum. Du coup, il y a plus de place pour la tension, l'atmosphère, tout est beaucoup plus limpide. Presque comme dans un conte de fée, une fable.

L'histoire est là de A à Z et je ne vois pas ce qu'il y a lieu de remettre en question, à moins de vouloir écrire un autre film.

C'est le point où je voulais arriver avant de travailler la chair du film.

Quel film j'ai envie de faire avec cette histoire ? On pourrait donner cette histoire à des cinéastes différents, on aurait des films différents. Un peu comme si ce scénario, ce n'était pas moi qui l'avait écrit et qu'on me le confiait. J'en ferais quoi?

That is the question. Comment le réaliser? C'est une toute autre partie du cerveau qui s'agite. Celle que j'utilise pour peindre, photographier et/ou faire de la mise en scène ? Probablement.

Je suis en train de me demander si ce travail ne doit pas se faire AVANT d'écrire la continuité dialoguée. ( Le scénarito proprement dit, avec les dialogues, desciption des lieux et des mouvements) Et c'est peut-être parce que je sens que je dois encore travailler sur cette mise en scène/image que je n'ai pas envie de l'écrire maintenant. Je sens qu'il est trop tôt pour le faire.

Idéalement, j'ai l'impression qu'un traitement détaillé , un séquencier, suffit à faire un film et qu'à ce stade, il me faut d'abord "rêver" mon film, puis retourner sur les lieux et réfléchir très concrètement à faire entrer ce rêve dans le réel.

Ou le réel dans le rêve.

Car en fait, on ne sait jamais ce qui peut se passer lors de ce repérage. Je peux rencontrer une personne ou une idée sur le terrain qui peut enrichir incroyablement le projet dans son ensemble. Du coup, je devrais revoir ce qui était prévu et réaménager au besoin.

Le terrain, c'est aussi de l'écriture. Et les repérages d'un film arrivent selon moi beaucoup trop tard dans le processus de fabrication des films habituel. On devrait selon moi, commencer par les repérages. Avant même d'avoir une idée de film, avoir l'idée d'un lieu.

Le génie du lieu.

Surrimpression © Martine Doyen